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create-manual-kubernetes-cluster-kubeadm | Template | true |
Intro
Dans cet [article précédent]({{< ref "post/7-terraform-create-proxmox-module" >}}), j'expliquais comment déployer 6 VMs avec Terraform sur Proxmox, 3 nœuds masters et 3 nœuds workers, en m'appuyant sur un [template cloud-init]({{< ref "post/1-proxmox-cloud-init-vm-template" >}}).
Maintenant que l'infrastructure est prête, passons à l'étape suivante : créer manuellement un cluster Kubernetes avec kubeadm
.
Dans cet article, je vais détailler chaque étape de l'installation d’un cluster Kubernetes simple, depuis la préparation des nœuds jusqu'au déploiement d'une application basique.
Je n'utiliserai pas d'outil d'automatisation pour configurer les nœuds pour le moment, afin de mieux comprendre les étapes impliquées dans le bootstrap d’un cluster Kubernetes. L'automatisation sera couverte dans de futurs articles.
Qu'est ce que Kubernetes
Kubernetes est une plateforme open-source qui orchestre des containers sur un ensemble de machines. Elle gère le déploiement, la montée en charge et la santé des applications conteneurisées, ce qui vous permet de vous concentrer sur vos services plutôt que sur l’infrastructure sous-jacente.
Un cluster Kubernetes est composé de deux types de nœuds : les nœuds control plane (masters) et les workers. Le control plane assure la gestion globale du cluster, il prend les décisions de planification, surveille l’état du système et réagit aux événements. Les workers, eux, exécutent réellement vos applications, dans des containers gérés par Kubernetes.
Dans cet article, nous allons mettre en place manuellement un cluster Kubernetes avec 3 nœuds control plane et 3 workers. Cette architecture reflète un environnement hautement disponible et proche de la production, même si l’objectif ici est avant tout pédagogique.
La documentation officielle se trouve ici, je vais utiliser la version v1.32.
Préparer les Nœuds
Je vais exécuter les étapes suivantes sur les 6 VMs (masters et workers).
Hostname
Chaque VM possède un nom d’hôte unique et tous les nœuds doivent pouvoir se résoudre entre eux.
Le nom d’hôte est défini à la création de la VM via cloud-init. Mais pour la démonstration, je vais le définir manuellement :
sudo hostnamectl set-hostname <hostname>
Dans mon infrastructure, les nœuds se résolvent via mon serveur DNS sur le domaine lab.vezpi.me
. Si vous n’avez pas de DNS, vous pouvez inscrire manuellement les IPs des nœuds dans le fichier /etc/hosts
:
192.168.66.168 apex-worker
192.168.66.167 apex-master
192.168.66.166 zenith-master
192.168.66.170 vertex-worker
192.168.66.169 vertex-master
192.168.66.172 zenith-worker
Mises à jour Système
Mes VMs tournent sous Ubuntu 24.04.2 LTS. Cloud-init s’occupe des mises à jour après le provisionnement, mais on s’assure quand même que tout est bien à jour et on installe les paquets nécessaires pour ajouter le dépôt Kubernetes :
sudo apt update && sudo apt upgrade -y
sudo apt install -y apt-transport-https ca-certificates curl gpg
Swap
Par défaut, kubelet
ne démarre pas si une mémoire swap est détectée sur un nœud. Il faut donc la désactiver ou la rendre tolérable par kubelet
.
Mes VMs ne disposent pas de swap, mais voici comment le désactiver si besoin :
sudo swapoff -a
sudo sed -i '/ swap / s/^/#/' /etc/fstab
Pare-feu
Dans ce lab, je désactive simplement le pare-feu local (à ne pas faire en production) :
sudo systemctl disable --now ufw
En production, vous devez autoriser la communication entre les nœuds sur les ports suivants :
Control Plane
Protocole | Direction | Ports | Usage | Utilisé par |
---|---|---|---|---|
TCP | Entrant | 6443 | API server Kubernetes | Tous |
TCP | Entrant | 2379-2380 | API client etcd | kube-apiserver, etcd |
TCP | Entrant | 10250 | API Kubelet | Plan de contrôle |
TCP | Entrant | 10259 | kube-scheduler | Lui-même |
TCP | Entrant | 10257 | kube-controller-manager | Lui-même |
Worker
Protocole | Direction | Ports | Usage | Utilisé par |
---|---|---|---|---|
TCP | Entrant | 10250 | API Kubelet | Control plane |
TCP | Entrant | 10256 | kube-proxy | Load balancers |
TCP | Entrant | 30000-32767 | Services NodePort | Tous |
Modules noyau et paramètres sysctl
Kubernetes requiert l’activation de deux modules noyau :
- overlay : pour permettre l’empilement de systèmes de fichiers.
- br_netfilter : pour activer le filtrage des paquets sur les interfaces bridge.
Activation des modules :
cat <<EOF | sudo tee /etc/modules-load.d/k8s.conf
overlay
br_netfilter
EOF
sudo modprobe overlay
sudo modprobe br_netfilter
Appliquer les paramètres noyau nécessaires pour la partie réseau :
cat <<EOF | sudo tee /etc/sysctl.d/k8s.conf
net.bridge.bridge-nf-call-iptables = 1
net.bridge.bridge-nf-call-ip6tables = 1
net.ipv4.ip_forward = 1
EOF
sudo sysctl --system
Runtime de Containers
Chaque nœud du cluster doit disposer d’un runtime de containers pour pouvoir exécuter des Pods. J’utilise ici containerd
:
sudo apt install -y containerd
Créer la configuration par défaut :
sudo mkdir -p /etc/containerd
containerd config default | sudo tee /etc/containerd/config.toml > /dev/null
Utiliser systemd
comme pilote de cgroup :
sudo sed -i 's/^\(\s*SystemdCgroup\s*=\s*\)false/\1true/' /etc/containerd/config.toml
Redémarrer et activer le service containerd
:
sudo systemctl restart containerd
sudo systemctl enable containerd
Paquets Kubernetes
Dernière étape : installer les paquets Kubernetes. On commence par ajouter le dépôt officiel et sa clé de signature.
Ajouter la clé :
curl -fsSL https://pkgs.k8s.io/core:/stable:/v1.32/deb/Release.key | sudo gpg --dearmor -o /etc/apt/keyrings/kubernetes-apt-keyring.gpg
Ajouter le dépôt :
echo 'deb [signed-by=/etc/apt/keyrings/kubernetes-apt-keyring.gpg] https://pkgs.k8s.io/core:/stable:/v1.32/deb/ /' | sudo tee /etc/apt/sources.list.d/kubernetes.list
Installer ensuite les paquets nécessaires :
kubeadm
: l’outil pour initier un cluster Kubernetes.kubelet
: l’agent qui s’exécute sur tous les nœuds et qui gère les pods/containers.kubectl
: l’outil en ligne de commande pour interagir avec le cluster.
Sur les nœuds, on installe kubelet
et kubeadm
, puis on les fige :
sudo apt-get update
sudo apt-get install -y kubelet kubeadm
sudo apt-mark hold kubelet kubeadm
ℹ️ Je ne gérerai pas le cluster depuis les nœuds eux-mêmes, j’installe kubectl
sur mon contrôleur LXC à la place :
sudo apt-get update
sudo apt-get install -y kubectl
sudo apt-mark hold kubectl
Initialiser le Cluster
Une fois tous les nœuds préparés, on peut initialiser le plan de contrôle Kubernetes sur le premier nœud master.
Initialisation
Exécutez la commande suivante pour amorcer le cluster:
sudo kubeadm init \
--control-plane-endpoint "k8s-lab.lab.vezpi.me:6443" \
--upload-certs \
--pod-network-cidr=10.10.0.0/16
Explications :
--control-plane-endpoint
: Nom DNS pour votre plan de contrôle.--upload-certs
: Télécharge les certificats qui doivent être partagés entre toutes les masters du cluster.--pod-network-cidr
: Sous-réseau à utiliser pour le CNI.
ℹ️ Le nom DNS k8s-lab.lab.vezpi.me
est géré dans mon homelab par Unbound DNS, cela résout sur mon interface d'OPNsense où un service HAProxy écoute sur le port 6443 et équilibre la charge entre les 3 nœuds du plan de contrôle.
Cette étape va :
- Initialiser la base
etcd
et les composants du plan de contrôle. - Configurer RBAC et les tokens d’amorçage.
- Afficher deux commandes
kubeadm join
importantes : une pour les workers, l’autre pour les masters supplémentaires.
Vous verrez aussi un message indiquant comment configurer l’accès kubectl
.
Configurer kubectl
Si vous préférez gérer votre cluster depuis le nœud master, vous pouvez simplement copier-coller depuis la sortie de la commande kubeadm init
:
mkdir -p $HOME/.kube
sudo cp -i /etc/kubernetes/admin.conf $HOME/.kube/config
sudo chown $(id -u):$(id -g) $HOME/.kube/config
Si vous préférez contrôler le cluster depuis autre part, dans mon cas depuis mon bastion LXC :
mkdir -p $HOME/.kube
scp <master node>:/etc/kubernetes/admin.conf $HOME/.kube/config
chmod 600 ~/.kube/config
Vérifiez l'accès :
kubectl get nodes
ℹ️ You devriez voir seulement le premier master listé (dans l'état NotReady
jusqu'à ce que le CNI soit déployé).
Installer le Plugin CNI Cilium
Depuis la documentation Cilium, Il y a 2 manières principales pour installer le CNI : utiliser la CLI Cilium ou Help, pour ce lab je vais utiliser l'outil CLI.
Installer la CLI Cilium
La CLI Cilium peut être utilisée pour installer Cilium, inspecter l'état de l'installation Cilium et activer/désactiver diverses fonctionnalités (ex : clustermesh
, Hubble
) :
CILIUM_CLI_VERSION=$(curl -s https://raw.githubusercontent.com/cilium/cilium-cli/main/stable.txt)
curl -L --fail --remote-name-all https://github.com/cilium/cilium-cli/releases/download/${CILIUM_CLI_VERSION}/cilium-linux-amd64.tar.gz{,.sha256sum}
sha256sum --check cilium-linux-amd64.tar.gz.sha256sum
sudo tar xzvfC cilium-linux-amd64.tar.gz /usr/local/bin
rm cilium-linux-amd64.tar.gz{,.sha256sum}
Installer Cilium
Installer Cilium dans le cluster Kubernetes pointé par le contexte kubectl
:
cilium install --version 1.17.6
Valider l'Installation
Pour valider que Cilium a été installé correctement :
cilium status --wait
Pour vérifier que votre cluster dispose d'une connectivité réseau appropriée :
cilium connectivity test
Une fois installé, le nœud master doit passer au statut Ready
.
Join Additional Nodes
Join Masters
Creating the control-plane join command
Syncing PKI and etcd certs
Running kubeadm join on master 2 and 3
Join Workers
Generating and running the worker kubeadm join command
Verifying node status
Deploying a Sample Application
Creating a simple Deployment and Service
Exposing it via NodePort or LoadBalancer
Verifying functionality
Conclusion
Summary of the steps
When to use this manual method